GUIDE POUR AIDER LES PARENTS ET LES FAMILLES CONFINES FACE AU CORONAVIRUS
EXTRAIT en partie DU NATIONAL CHILDS TRAUMATICS STRESS NETWORK
Une des 1ère recommandations et les plus importantes est d’organiser l’information vis-à-vis de l’épidémie.
Décider quel bulletin d’information, télévision on va regarder, tous les jours, à la même heure, de préférence ensemble, en évitant de garder la télévision allumée constamment en particulier sur les chaines d’information continue ; la radio est plus agréable à suivre, en continu, plus conviviale et moins stressante.
Pour les jeunes enfants :
Leur parler de façon individuelle de l’épidémie, de façon adaptée à leur jeune âge.
Le Figaro, 18 mars : « Dimanche, j’expliquais à Elliot, 4ans et demi, ce qu’il fallait faire pour que le virus rentre à sa maison. Ce à quoi il a répondu : mais maman, le virus n’a pas de maison, c’est pour ça qu’il cherche des gens pour se mettre au chaud ».Elliot n’a pas tort; Utilisez les bandes dessinées bien faites sur la transmission et la protection
Valentine, 4 ans a surpris ses parents : elle connait le nom coronavirus, et sait qu’il peut être dangereux pour ses grands-parents.
Ces deux petites histoires nous rappellent que les enfants écoutent, et comprennent beaucoup plus que nous le pensons. Ils écoutent les médias avec nous. Ils sont logiques et posent les bonnes questions. Nous avons le droit de ne pas savoir répondre, mais il est important de ne pas leur raconter d’histoires « pour les rassurer ». Ils ont confiance en nous, et il faut qu’ils gardent confiance dans le fait que nous leur dirons la vérité. Si nous nous mettons en danger, cela les inquiète beaucoup. N’oublions pas que nous sommes leur base de sécurité. Ce n’est pas le moment de dire « fais ce que je te dis, pas ce que je fais », particulièrement avec les adolescents. Appliquez-vous les règles que vous leur demandez de suivre.
Ave les plus jeunes, répondre aux questions sans trop expliquer, mais sans minimiser. Se méfier de leur imaginaire très puissant, et ne pas en dire trop. Répondre précisément, dire je ne sais pas s’il le faut ; et demander « toi, qu’est-ce que tu en penses ? », mais après avoir répondu, pas avant.
Pour les adolescents et les enfants en âge de chercher eux-mêmes l’information sur internet, les préparer à l’existence de fake news et discuter ensemble de ce qu’ils trouvent sur internet. Encourager les questions de vos enfants vis-à-vis de la situation, encourager l’expression de leurs sentiments et de leurs craintes, vérifier leur état d’esprit régulièrement et dès que la situation évolue. Suivez les consignes, protégez-vous, pour les protéger. Vous les angoissez si vous ne le faites pas.
Ne pas hésiter à se dévoiler comme parents et à montrer l’impact sur nous et notre manière d’y faire face.
D’abord réaliser que le confinement sera temporaire même s’il pourra être très long.
« J’m’ennuie, j’sais pas quoi faire, disait la Zazie dans le métro de Raymond Queneau »…C’est inévitable, et pas forcément négatif, parce que cela permet à l’enfant et à l’adolescent de faire appel à ses propres ressources. Mais pour cela il faut que la réponse du parents (qui peut être excédé, occupé, distrait, angoissé) ne soit pas un refus simple « laisse-moi tranquille, fiche moi la paix, va voir ta mère » ) ; essayez de trouver une idée d’occupation pour l’enfant, ; rien ne va marcher, et à un moment il ou elle ne revient plus et a trouvé quelque chose à faire . On peut être inventif dans la réponse, mais pas d’humour ni de dérision. On peut dire combien on ‘est soi-même ennuyé, enfant.
Important que les ados décident de quand ils programment leur activités en particulier scolaire et de travail.
Tolérez que leur chambre soit en désordre, mais demandez un ménage minimum une fois par semaine, et que rien ne dépasse hors de la chambre. .
Etablir des routines régulières est sans doute le plus important pour tous
S’aider d’un calendrier surtout pour les plus jeunes
On barre les jours qui viennent de s’écouler
On peut se donner des échéances
La 1ere semaine franchie etc. et se récompenser avec un repas festif. Un « apéro» non alcoolisé, etc. Même chose chaque semaine écoulée, où on pourra se remémorer ensembles les plus et les moins.
Prévenir que c’est très nouveau, qu’on va être ensemble tout le temps et qu’il y aura des disputes , et qu’il faut s’organiser pour tenir , 15 jours ou plus sûrement un mois .Que papa et maman vont surement se disputer, et que c’est normal , parce qu’on ne réagit pas tous de la même façon.
La première chose à faire est d’établir une routine, un règlement des activités de chacun qui soit discuté en commun avec tous, même les plus petits
Etablir un emploi du temps pour chacun de membres et les afficher
Pour chaque membre de la famille, avec un dessin pour les plus petits
Avec une couleurs pour chaque activité, l’activité scolaire, le télétravail, les sorties , les loisirs, le sommeil , les repas, le ménage et autres tâches ménagères
Décider de la durée des moments où les enfants ne doivent pas vous déranger
A adapter selon l’âge
30 mn à partir de 3 ans
1h à partir de 6 ans
Deux heures à partir de 12
Par exemple
Attention
Profitez de cette nouvelle vie pour impliquer les enfants quel que soit leur âge dans l’acquisition d’une autonomie pratique
Les associer au ménage, au rangement, a la mise en machine, à la cuisine (éplucher, cuisiner)
A s’habiller tout seul (ce qui ne sera plus associé à séparation)
Afficher les nouvelles acquisitions ou les victoires
Laisser l’ado décider du repas qu’il prépare pour la famille
et chacun à tour de rôle exactement peut décider de ce qu’il veut qu’on mange ( bien sûr avec aide proportionnée)
Ne faites pa s tout toujours ensemble
Prevoyez des moments communs en plus des repas : Conseils de famille. C’est le moment de faire des vacations Whatsapp avec les autres proches
Temps de jeux de société+++
Temps d’exercice D’activité sportive Ensemble avec tutoriel ou pas
On peut organiser des concours de descente des escaliers en immeuble
Programmer une sortie tôt le matin si on peut marcher ou sortir courir. Un parent et un enfant
Eviter d’être toujours ensemble
Des moments d’un parent seul avec tel ou tel des enfants
Enfin vous allez pouvoir redécouvrir le plaisir de ne faire qu’une chose à la fois sans être pressé : Profitez de cette occasion unique si vous êtes parents
Si vous êtes avec eux, ne vous laissez pas déranger par les notifications du portable. Avec un enfant, ne téléphonez pas ! Restez en relation, surtout avec les très jeunes ; avec les bébés pas de portable quand vous êtes avec eux : profitez-en !! Ne leur donnez pas le portable comme jouet pour les distraire. Pas d’écran avant 3 ans ! Restez avec eux autant que vous pouvez (eux sont insatiables !), en suivant leur rythme. Ils ne demandent rien d’autre que votre intérêt, votre présence, de vous imiter, de rire avec vous. C’est cela le moteur de leur développement.
Appliquez-vous cela aussi pour vos heures de travail ; Mutualisez les rôles plutôt que de tout faire en double
Un parent s’occupe des enfants tandis que l’autre travaille
On s’occupe du petit pendant que le grand a sa vacation téléphonique avec ses potes, etc
Des temps communs et Des temps séparés (à adapter avec l’âge)
Temps de discussion avec les copains pour les plus grands
Temps de téléphone pour tous
Les parents montrent l’exemple
Etablir un conseil de famille le matin pour prévoir la journée
Et le soir pour faire le point sur ce qu’on a fait et le bilan de la journée (sites intéressants, vidéos marrantes sur le virus, whatsap avec des proches, etc)
Ce dont on peut être content et ce qu’on peut améliorer
Limiter le temps des écrans (TV portables, jeux vidéo, séries) pour les grands et pour les moins grands parents et enfants
Penser systématiquement ce qu’on a pu utiliser dans d’autres situations stressantes et qui ont être bénéfiques: lire regarder des films, écouter de la musique, jouer, faire de l’exercice, de la gymnastique, prier.
Chaque membre peut donner les siens
Excellente occasion de découvrir les ressources que chacun a en soi
Depuis le début de l’épidémie de nombreux concerts sont disponibles sur la toile de façon gratuite, des spectacles d’opéra et même des offices religieux.
Reconnaitre que les sentiments d’isolement, d’ennui, de peur de la maladie, de stress et d’angoisse voir de panique sont des réactions normales à une situation stressante comme celle du coronavirus.
Et que si notre attachement est activé, notre exploration physique est impossible, mais pas l’exploration intellectuelle
On commence par faire travailler les jeunes sur ce qu’ils ont déjà fait ou sur ce qu’ils aiment
Pour ce qui est des soins d’hygiène, créer des routines et des chants qui permettent que le lavage des mains soit assez prolongé, inclure les enfants dans les tâches ménagères, en fonction de leur âge, de façon à ce qu’il puisse se sentir utile à la communauté.
N’oubliez pas de les encourager et de les remercier de leur participation.
Etablir des activités communes comme une histoire qu’on créera pour la durée du confinement avec une page illustrée chaque jour
De la lecture à multiples voix
Retrouvons les chants, les jeux de charade,
Inviter les grands à tenir un journal de bord
Ce n’est pas la situation d’Anne Franck, mais ce sera marrant plus tard de comparer avec leurs copains
Invitez-les à écrire un journal avec des dessins pour leurs grands-parents qu’ils ne verront pas avant quelques semaines
Prévoir qu’il y aura de moments d’énervement et de stress
Préparer les coins calmes qui rassérènent pour chacun et les inviter à y aller (comme les parents) pour se ressourcer avec leurs ressources de chacun
Ne leur cassez pas les pieds pour ce qui n’est pas important ! Ne faites rien à leur place ! Contrôlez après, pas avant ! Faites leur confiance, mais vérifiez !
Mais vous montrez l’exemple
On s’habille comme d’habitude, le matin.
On se prépare comme d’habitude
On fait le ménage comme d’habitude
On mange mieux que d’habitude
Pour les moins de 5 ans : soutenir l’évocation des absents :Photos de ceux qu’ils ne peuvent pas voir
Rassurer les enfants sur le fait que si besoin vous les emmènerez voir le médecin et que si nécessaire ils pourront aller à l’hôpital.
Bien signifier que tout nez bouché n’est pas une infection au covid-19.
Pour ce qui est de vous-même :
Modifiez vos activités pour les mettre en lien avec la situation et faire que ce qui est réaliste
N’oubliez de vous ménager des temps de pause pour échapper à la situation
On peut profiter de cette situation pour retrouver la possibilité de vrais moments de connexion avec nos enfants sans rien qui ne s’interpose entre eux et nous et qui nous presse.
Le soulagement de ne plus avoir à dire « dépêche-toi ! »
Et des vrais moments où ils peuvent se débrouiller seuls, montrer leur autonomie
N’oubliez que vous êtes un modèle pour vos enfants et que la façon dont vous gérez la situation à un impact important sur eux et leur permet de la tolérer
Les réactions les plus fréquentes au stress en fonction de l’âge et la façon d’y répondre
Pour la petite enfance :
Les réactions à la situation peuvent être la peur, les cauchemars, une régression dans le langage, une régression dans la capacité d’être propre, une perte ou une augmentation de l’appétit, des colères surtout avec une attitude pleurnicharde et exigeante.
Comment aider les enfants : encourager l’expression des sentiments à travers le jeu, le dessin, les histoires, activité calme et réconfortantes, éteindre les écrans assez tôt, évitez complètement les écrans pour les moins de trois ans, surtout pour les plus jeunes le maintien des routines est le meilleur moyen de les aider, les tenir à distance de la télévision.
Pour les enfants entre 6 et 12 ans :
On peut voir de l’irritabilité et des comportement plus agressifs, des comportement à s’accrocher à l’adulte, des troubles du sommeil et de l’appétit, des céphalées, des maux de ventre, un retrait de la communication sur internet avec les pairs, une compétition pour l’attention des parents, un oubli des tâches ménagères à faire et des choses récemment apprises à l’école.
Patiente, tolérance et réassurance encore une fois sont les attitudes les plus utiles. De fait pour eux de rester en contact par téléphone ou internet avec leurs amis est probablement ce qui est le plus important. Conserver un exercice physique régulier et une activité scolaire régulière, n’en profitez pas faire du rattrapage scolaire, la pose de limite ferme est très rassurante et qu’il existe un règlement familial de la vie en communauté dans cette période particulière. On peut faire une réunion familiale de crise tous les jours pour informer de la situation et décider de l’aménagement de telle ou telle partie du règlement familial, voir les suggestions, il est vraiment important de limiter l’exposition aux medias et au stress à propos de l’arrivée continue des nouvelles.
Pour les adolescents :
On peut s’attendre à des symptômes physiques, céphalées, de l’agitation, des troubles du sommeil et de l’appétit ou de l’apathie, des comportements dit de provocation et d’ignorance des consignes de sécurité, de l’isolation de la part des proches à certains moments, des soucis vis-à-vis des injustices et de la stigmatisation, un évitement vis-à-vis des tâches scolaires.
Là encore patience, tolérance et réassurance sont les principaux outils en encourageant la poursuite des routines et l’application de la règle familiale décidée en commun, encourager la discussion de ce que chacun vit en dehors de la famille, rester en contact avec les amis avec téléphone, limiter l’accès à l’isolement sur les jeux vidéo ou les séries. Participation dans les tâches familiales dans le fait de les enrôler pour aider les plus jeunes. Discussion sur ce qu’ils ont pu lire et voir sur internet et discussion de la situation d’injustice ou de préjudices auxquels ils ont pu assister.